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29 octobre 2012

Les hermétiques

25 décembre 2011 (58)

Ils s'agitent en tous sens, moulinent, caquètent et affirment.
Ils s'engagent à, décident de, comprennent que, et renforcent leurs ancrages, enchaînent leurs chaînes, cimentent leurs pieds, pédalent dans le vide.
Mais, ne les acculons pas car la prochaine fois sera la bonne. Cette fois-ci, c'est sûr, ils prendront leurs responsabilités.

Mouvants mais immobiles, ils stagnent. Ils font illusion un temps mais l'inconscient dans le miroir finit par vouloir régler ses comptes avec l'apparence.
Ils font semblant de comprendre vite, juste pour éviter l'approfondissement, seul porteur de vérité.
La vie est un jeu ont-ils entendu cent fois et cela les a rassurés. Si c'est un jeu, jouons, buvons, crions, paraissons et paressons. Pourtant, la vie est en jeu.
Rien ne leur sert à rien, ils ne récoltent rien. Et se demandent pourquoi.
Champions de la résolution non suivie d'effet, ils sont un mystère. Tueurs de temps inutile, ils vivent mal leur vie de comédie.
Les murs et les retours de portes ne leur servent pas de leçon, ils continuent, tête baissée, à alterner erreurs et regrets. Quelque imbécile les confortera en disant que c'est chacun son rythme et les voilà programmés pour le sur-place culpabilisant.

Comme l'Histoire, ils comprennent plus tard. Complices des assassins de Mozart, ils n'ont ni la fonction intuition, ni l'option anticipation.
Visionnaires de l'unique instant présent, ils avancent immobiles, finissent par stagner et accuse le trottoir de ne pas avoir été roulant.
Ce sont eux qui découvrent l'essentiel les jours d'enterrement, l'important à l'heure des malheurs, et la valeur des choses lorsqu'elles ont disparu. Pas du genre à reconnaitre un Van Gogh avant qu'il n'ait une valeur marchande, ils laissent passer l'humain et la poésie pour n'honorer que le palpable et le visible.

Imbéciles heureux, ils seraient sans histoires et ne mériteraient aucun portrait. Ils passeraient. Point.
Mais, ils ne sont ni imbéciles, ni heureux. Ils savent. Et cela les affaiblit, les détruit parfois. Ils pleurent sur des listes de regrets sans arrêter la machine à les produire.
Hermétiques à tout changement, à toute explication, à tout bon sens, ils continuent... à répéter les comportements passés, à se plaindre de leur résultat, à trouver des raisons extérieures évidentes et à tourner en rond.
Quand une lueur de lucidité les éclaire, ils croient que le constat suffit, qu'il n'y a rien à faire. Ils prennent la ligne de départ pour la ligne d'arrivée.

10 avril 2011 (122)

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