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7 février 2013

Comprendre, compassion, complaisance...

16 juillet 2012 (5)

Comprendre n'est pas accepter. S'arrêter à la compréhension d'un ressenti, d'une douleur psychologique ou d'une réaction, c'est laisser l'ouverture à la récurrence.
"Je comprends ta peine" permet de se donner bonne conscience en se croyant bienveillant, de se donner un beau rôle ou une bonne image en se montrant humain, de soulager une douleur dans l'urgence.
Mais cela ne suffit pas. Ne rien faire d'autre, c'est laisser la possibilité de voir se répéter le phénomène. Et si c'était même plus coupable et plus condamnable que de ne rien faire du tout ? Car c'est aussi laisser l'autre dans la croyance qu'il ne peut que cela, qu'il n'est pas capable de passer au-dessus d'un ressenti, pas capable de cicatriser une blessure, pas capable de résilience, pas capable...
En revanche, comprendre et accompagner plus loin, plus haut, c'est rendre le pouvoir à l'Autre sur lui-même, l'estime d'abord, la confiance quand de petis pas seront réalisés, la dignité de pouvoir se tenir droit parce qu'on a accompli des choses, la liberté de décider soi-même pour soi-même, un horizon plus large, plus clair, plus net.

Laisser l'Autre dans son désarroi, c'est risqué bien sûr. Il pourrait enjamber la fenêtre. Mais c'est parfois salutaire, cela l'oblige à se prendre en mains plutôt que d'attendre en permanence un baume apaisant superficiellement. "Je veux me plaindre, qu'on m'écoute et qu'on me plaigne. Je ne veux pas qu'on m'aide à sortir de mon mal-être, j'y suis si bien. A condition que vous soyez là pour me porter". Ne comptez pas aider les gens en leur donnant ce qu'ils demandent. Faites-vous détester s'il le faut mais apportez-leur ce que vous pensez être bon pour eux. La vision étant toujours et c'est impératif à plus long terme. En un mot travaillez sur le structurel et non pas sur le superficiel.

Comprendre, c'est bien. Faire comprendre c'est bien mieux.  La compassion est une chose et la complaisance en est une autre.

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Commentaires
L
Merci.
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L
J’aime quand un billet me transporte vers d’autres liens, merci de me donner celui de Norbert Macia si possible (pas trouvé sur G+...)<br /> <br /> <br /> <br /> Je n’ai pas évoqué la compassion, car c'est évidence sans doute<br /> <br /> Mais je viens aussi de consulter une page du livre de Bernard Honoré qui écrit dans L’épreuve de la présence, essai sur l’angoisse, l’espoir et la joie. "La compassion est souffrance par la résonnance de la souffrance de l’autre avec ma propre souffrance." (principe des groupes de parole) Mais cette souffrance de l’un (rappelée ET transcendée) devient source d’identification et donc d’espoir pour l’autre.
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C
Merci Louis-Paul pour le témoignage et la citation.<br /> <br /> Je recopie ici l'introduction que mon ami Norbert Macia a faite en partageant ce billet. Elle me plait.<br /> <br /> "Article de Claudio à lire (aussi pour les coachs) faisant écho à l'approche existentielle où il est question de remettre en mains, à l'autre, son angoisse afin qu'une possibilité réelle et importante de changement puisse se produire. Salutaire, et aux antipodes des approches lénifiantes qui vont bon train de nos jours... Merci"
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L
Lu et approuvé,(en référence à mon vécu) et tout simplement parce que c'est à l'autre...d'accepter. (voir la prière de la sérénité)<br /> <br /> Comprendre peut se faire dans un 2ème temps. Il est dans la démarche de résilience. <br /> <br /> La complaisance…Je citerais Hugo:" Le propre de la vérité, c’est de manquer de complaisance".
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