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Singulier Pluriel
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20 février 2013

La chasse aux icônes

25 septembre 2011 (51)

Le temps passe et fait des siennes en s'occupant des nôtres. Il semble prendre un malin plaisir à faire tomber les têtes des icônes.

Notre besoin de quelques certitudes sur lesquelles construire nous a poussé à idéaliser, à rendre solides des illusions. Nous sommes partis de postulats nécessaires mais pas forcément vrais.  Symboles et croyances nous balisaient le chemin, pour guider, pour grandir. Préalables indispensables. Crédulité incontournable. Naïveté utile.

Puis, le tronc se redressant, nous avons lâché nos tuteurs, leur gardant cependant, une tendre affection. Peu à peu, nos yeux s'ouvraient et, par fidélité, nous occultions ce que nous découvrions, par fidélité à des illusions constructives mais aussi par peur de perdre des bases ancrées en nous. Nous nous en remettions alors à notre histoire, à notre vécu, nous persuadant que ces passages-là avaient un sens, que c'était le prix à payer, son chemin, sa croix. Naître savant et lucide, serait désastreux. On ferait demi-tour dès la sortie du néant. Alors, mieux vaut nous truander un temps, juste celui nécessaire à l'appropriation de sa vie.

De contes en Pères Noël, de valorisations feintes en aphorismes universels, de Super Man en Dieu protecteur, on nous a huilé l'enfance et parfois plus. Faut qu'ça glisse ! disait la chanson.

C'est donc peu à peu que les têtes tombent ou plutôt qu'on les fait tomber, comme explosent les pipes de plâtre des stands de tir. L'index décidé, on pousse vers le bas ces têtes de bergère qui bloquaient nos volets. Alors, on découvre que nos propres parents se débattaient quand nous pensions qu'ils savaient, que c'était les blouses grises que nous glorifiions et pas ceux qui les habitaient, que dans les blouses blanches il y a autant d'imbéciles qu'en dehors, que les politiques ne font que de la politique, que les soutanes cachent des dérives, que les directeurs de conscience sont des inventions qui nous arrangent etc. etc.

Et lorsque toutes les icônes auront baissé la tête, serons-nous seuls, ou serons nous libres ? Un peu seuls sans doute. Et surtout libres. Libres d'avoir tous les lendemains dans ses seules mains, libres de ne plus devoir plaire, libres de ne plus rendre des comptes aux vivants, aux morts ou aux images, libres d'être et de ne plus rêver. Mais libres aussi de se dire qu'au prochain virage, sait-on jamais, un Messie en blouse grise, un mentor en blouse blanche, un phare en fantôme parental, un saint-politique...?

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