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5 avril 2013

C'était mieux après

picasabackground-014

J'adore mon époque ! Quelle richesse ! Quelles opportunités ! Quels moyens !

Je n'en reviens pas de l'immensité des choix possibles, des nombreuses sources où l'on peut boire, de la connaissance démocratisée.

Bien sûr, j'ai l'âge des comparaisons et le petit gamin d'immigré des années soixante, bien que rêveur et réfléchi, ne pouvait pas imaginer pouvoir rivaliser avec les gosses de riches, lui qui croyait que l'eau courante était définitivement réservée à certains. Aujourd'hui, gosse de riche ou pas, il faut être idiot pour rester ignorant. Les moyens sont là. Et s'ils sont trop éloignés, les relais pour les atteindre existent. 

J'adore mon époque ! Je n'ai qu'un regret. Celui de ne pas connaître ce qui sera inventé après moi. Ah si la téléportation pouvait m'empêcher la queue à l'aéroport et la valise à roulettes ! Mais de quoi se plaint-on ? Certains nous disent que tout va trop vite ; ça leur fait peur. Tant qu'on gardera son esprit de discernement, on ne subira pas l'évolution, on s'en servira. Il n'y a donc qu'une chose à faire, se servir de sa cervelle, lui rendre le pouvoir, le pouvoir de choisir.

J'adore mon époque ! J'ai le sentiment d'avoir bien plus mon destin en mains. Les chemins tout tracés par la famille ou la communauté, c'est terminé. Nous sommes tous commandants de bord, nous avons le diplôme et les notices au cas où. C'était "l'école de la République", comme certains aiment dire avec solennité, qui était censée nous faire prendre l'ascenseur social. Parfois ça marchait, mais surtout pour ceux qui respectaient les règles, ceux qui tiraient les bonnes ficelles et savaient se conformer. Les autres, les originaux, les vrais ambitieux devenaient ratés ou marginaux. Les carriéristes et les héritiers ont du mourron à se faire. Désormais il y a de la concurrence. Leurs métiers n'existeront bientôt plus et leur rigidité, comme leur confort, les rendent fragiles face aux jongleurs, aux éveillés et aux bondissants. Concurrence même dans les ambitions, car la réussite sociale même n'est plus un but. Le bonheur ou le bien-être ont besoin de dépouillement et de conscience pour éclore. Bien-nés, médaillés, cravatés, diplômés, sur-diplômés ne sont pas mieux armés que les autres. Peut-être le sont-ils moins, tant le travail de déconstruction sera plus long.

Jadore mon époque ! Pleine de superficialité qu'on peut ignorer. Pleine de futile qu'on peut laisser aux futiles. Pleine d'apparences qui ne trompent que les imbéciles.

J'adore mon époque ! Riche de révolution permanente. Riche de savoirs non-académiques. Riche de bouillonnement perpétuel, là, tout près.

J'adore mon époque ! Ouverte. Communicative. Fraternelle quoi qu'on dise. Et surtout inventive, créative, jeune.

J'adore cette époque où l'on peut avec peu. Mais j'aurais adoré la suivante. Car c'est toujours mieux après.

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Commentaires
E
Tout à fait d'accord !<br /> <br /> C'était mieux après, quand on était toujours jeunes et prêts à tout changer !!!
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F
J'adore aussi mon époque. Mais je pense que ce n'était pas mieux avant ni que ce ne sera pas mieux après. J'adore le "maintenant"
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D
Pourquoi hiérarchiser ? Pourquoi pas c'était bien, c'est bien, ce sera bien ?
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