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29 avril 2013

Billet bougon

12 mars 2013 (4)

J'aime beaucoup apporter de l'eau au moulin de mes contradicteurs. C'est assez plaisant de se corser l'affaire. Se donner une bonne image, se défendre ou défendre son camp, chercher son propre intérêt serait trop facile. En revanche, casser son image, se livrer, poitrine ouverte, et offrir des arguments au camp d'en face, histoire de se creuser un peu plus la cervelle afin de trouver la réplique ou l'objection juste, est assez jouissif. Masochiste, diront certains. Formateur, répondrai-je. Voilà, je viens de le faire. J'ai soufflé "masochiste" et cela m'a fait trouver "formateur".

Cette introduction trop longue n'était là que pour annoncer un article "bougon". Parce que malgré l'indulgence que je crois avoir avec le monde qui m'entoure et  la tranquillité d'esprit qui m'habite, je passe pour un râleur professionnel. Alors, pour une fois, quitte à avoir une réputation, groupons donc les quelques sujets qui troublent, ces temps-ci, ma sérénité. L'écrivant, je sens déjà que je vais m'obliger à faire le grincheux.

1. Commençons par les mots et expressions que mes yeux et mes oreilles ne supportent plus : "Quelle leçon de vie !", "L'école de la vie", "La vraie vie", "Une aventure humaine", "L'intelligence collective", "Développement Personnel", "Coach", "Parler avec son coeur", "C'est moral, c'est pas moral", "Indignez-vous, Les Indignés", "Made in France", "L'identité numérique", "Chercher sur Internet", "Réac", "Patrons-voyous", "Islam modéré", "Culture gay ou homosexuelle",  "Faites-vous plaisir", "Entre copines", "Relooking", "Droits acquis"...

2. J'ai toujours pensé que certaines choses devaient rester dans l'intime. Malheureusement, sous prétexte de se livrer ou d'exprimer ses émotions, certains oublient la pudeur, la discrétion et la retenue, toutes choses nécessaires pour respecter ou ménager son prochain. Que l'on pratique la prière, la méditation ou l'autosuggestion ne me choque pas, mais qu'on l'étale dans un article ou sur un écran me met mal à l'aise et décrédibilise, à mes yeux, la sincérité de l'exercice. Cet étalage quotidien des croyances religieuses est devenu écoeurant. Et, tout aussi écoeurant est le propos des bien-pensants qui s'empressent d'exprimer leur respect pour les religions, "toutes les religions" ajoutent-ils, se croyant d'une infinie tolérance.

3. Notre époque adore le "héros ordinaire", surtout s'il fait le modeste. Eh bien moi, je déteste ce consensus. Parce que je sais que c'est la situation qui appelle l'action courageuse et que la plupart d'entre nous aurait réagi comme notre héros. L'action courageuse, c'est la norme.

4. Je crois que j'ai développé une phobie. Celles des citations. Nous n'aurions donc plus de pensée propre, de réflexion personnelle ? Chacun y va de son aphorisme exotique, sa devise signée d'un grand auteur, sa maxime-phare. J'en suis arrivé à fuir toutes les pensées des guides spirituels souvent profondes pourtant. Mais ce fast-food de l'expression crétinise avec l'apparence de la culture. Et, tenez-vous bien, cet étalage sans développement n'est pas l'apanage des adolescents en construction.

J'ai peur de devoir m'arrêter de peur de ne pouvoir m'arrêter tant la liste est longue de mes petits agacements quotidiens lorsque je décide d'endosser le costume du bougon qu'on me prête sans que j'ai besoin de le réclamer. Aussi, j'y reviendrai sans doute.

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Commentaires
L
La "bougonnerie" du jour m'aura permis de découvrir le carnet du mélancologue...Faut le suivre "le Didier" sur la net/aventure!
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D
[RIONS-EN]<br /> <br /> Quelle leçon de vie ! Ceci dit, en adepte de l’intelligence collective, je ne suis pas très objectif, coach. <br /> <br /> J’adore quand tu es bougon ! <br /> <br /> C’est un peu comme à l’école de la vie, voilà que ton identité numérique, celle que tu vas chercher sur internet se craquèle, et l’on sent le développement personnel, un désir de revendiquer des droits acquis et pourtant oubliés. <br /> <br /> Soudain, le côté réac s’évanouit, on sort des patrons-voyous, du moral / pas moral, il ne s’agit plus de parler avec son cœur ou de se faire plaisir mais de dire, simplement de dire merde, fait chier, nictalopus et autre banderilles. <br /> <br /> Je lis alors le Claudio du « je », à moins que ne soit ton côté made in France après un relooking entre copines ? En tout cas, oui, la mode, c’est chiant. L’aventure humaine, c’est aussi cela, non ? Toutes ces expressions disent tellement fort ce qu’elles ne disent pas, posées là comme un couvercle, une soupape. Tu as raison de t’indigner ! Encore !
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L
"mots et expressions que mes yeux et mes oreilles ne supportent plus..."<br /> <br /> Juste une réflexion (perso); sommes nous obligés de voir et d'entendre ce que nous n'avons pas envie de voir et d'entendre? <br /> <br /> Je m'explique en me référant à mes expériences "méaillaises". <br /> <br /> Pas de télé, pas d'Internet là-bas, mes deux médias sont les deux quotidiens régionaux que je prends plaisir à feuilleter sur la terrasse du Café du Commerce à Annot et la radio que j'écoute là-bas à des heures où souvent "en bas" je regarde le petit écran. Dans le quotidien, je m'attarde sur la "vie des villages" et suis agréablement surpris d'y retrouver narré la vie des gens (j'allais écrire des "simples gens" mais n'est ce pas là la vraie vie?). Et sur FI, à l’heure du souper et de la soirée, j’écoute avec bonheur des émissions « intimistes »<br /> <br /> comme « L’humeur vagabonde » ou ouvert la nuit ». Et dans les rues du village ou de la ville déjà citée, je ne retrouve pas toutes ces phrases que tu cites mais d’autres que le citadin en mal de TF1 (je ne parle pas de toi là) trouvera banales mais qui moi me régalent. J’avais envie de partager cela, merci de m’en avoir donner l’occasion.
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