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Singulier Pluriel
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7 août 2013

Une rencontre

Il vit bien que la silhouette flirtait avec la perfection. Mais le soleil dans les yeux l’empêchait de distinguer dans quelle catégorie classer la passante.

Une fois croisée, il se retourna. Comment faire autrement ? Mais trop tôt. Son ombre le trahit. Elle vrilla devant les pieds de la jeune femme. La physique était impitoyable. L’ombre obéit à la lumière. Inévitablement.

Grillé ? Qu’importe ! La chut de reins imposait le silence. Il se tut. Bouche bée.

"Or" Catégorie pensa-t-il. C’était classé.

La main balayeuse ajusta ses cheveux. C’est elle qui était trahie par le geste cette fois.

1 partout. Un match nul en extérieur, c’était bon à prendre.

 

Les trajets allers du matin sont souvent les retours du soir. Et le soleil, concurrence déloyale, se postait, au coucher, derrière la jeune femme. Encore logique. La physique, mot féminin, n’a ni la classe, ni la poésie de son homonyme masculin.

Ce manège dura tant que dura l’été.

Il prit soin de ne pas être victime du syndrome des robes légères, celui qui fait croire qu’on tombe amoureux des jolies femmes quand il ne s’agit que de leur apparence des mois ensoleillés. La beauté est tailleur, s’amusait-il à répéter.

Alors, seulement, ils finirent par se rencontrer et eurent beaucoup d’enfants. Tous en hiver. Il avait tenu le coup. Il avait des principes :

- Je ne peux pas m’empêcher de penser que les parents des enfants nés au printemps ne font l’amour que pendant les vacances. Fils de mollassons, va ! Filles d’avachis !

 

Je t’aimerai jusqu’à la mort, répétait-elle. (Quelle idée d’associer la mort à une union naissante !)

Un CDI ? Trop contraignant. Je propose un CDD de 100 ans. Dans un siècle, nous nous séparerons.

Ils signèrent virtuellement, amoureusement. Connaissant l’échéance, ils s’y dirigeaient sereinement.

La perfection n’empêchait pas le bonheur et l’exigence le construisait. Ils prouvèrent que c’est possible, que TOUT est possible.

Refusant les matches à l’extérieur et l’entrée de remplaçants, ils montaient dans le classement, grâce à des parties à égalité mais jamais nulles.

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Commentaires
D
j'aime les histoires qui finissent bien :-)
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P
belle conclusion...et la beauté tailleur,j'adore !
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