Confession
C'était le samedi en fin d'après-midi. Il fallait, dans la sacristie, aller raconter à Monsieur le curé, tous les péchés faits dans la semaine afin de, après l'absolution et les quelques prières de punition, pouvoir le dimanche matin tendre la langue pour recevoir le Christ.
Mais l'ouaille que j'étais avait un problème de taille.
En effet, j'avais beau chercher tout ce que j'avais "mal" fait, je ne trouvais jamais.
Péché d'orgueil me disais-je. Alors, je cherchais, cherchais et cherchais encore.
Je finissais toujours par tendre l'oreille et écouter les confessions des autres. J'enregistrais et je répétais en mélangeant les versions. Quelques faux aveux et Monsieur le curé était content et moi aussi.
Le lendemain, j'étais pur et digne de recevoir le Seigneur. Sauf que j'avais menti.
Quelques décennies plus tard, je me demande encore pourquoi on tenait tellement à ce qu'on se comporte mal. Si j'avais avoué n'avoir rien fait en dehors des clous de mon catéchisme, personne ne m'aurait cru et pourtant c'était vrai... jusqu'au moment où je mentais en avouant des péchés imaginaires.
Un peu tordues ces religions où les pécheurs sont mieux vus que les sages.
Ce serait-y pas un peu pareil dans la société laïque ?