Ca vous fait ça aussi ? (2009)

28 décembre 2013

Ca vous fait ça aussi ? (2009)

Je venais de commencer un billet ainsi :
"J'ai longtemps pensé..." Et voilà l'idée qui se met à battre la campagne. Elle est partie. Pourquoi ?
Parce que toujours, 24 heures sur 24, une chanson, un poème, une expression viennent polluer mon expression.
Là, c'est Baudelaire qui s'est invité : "J'ai longtemps habité sous de vastes portiques/Que les soleils marins teignaient de mille feux".
Va écrire après ça ! Pas facile. Autant s'en servir et parler d'autre chose.
Nous y sommes. On s'occupera un autre jour de ce que "j'ai longtemps pensé..."

La mémoire souvent bonne amie et plutôt fidèle en ce qui me concerne peut se faire envahissante, surtout dans le sensible.
Parlez-moi d'une jeune fille qui porte un jean et, là-haut, c'est Victor Hugo qui frappe : "Les Djinns funèbres/Fils du trépas/Dans les ténèbres/Pressent leur pas/Leur essaim gronde/Ainsi, profonde/Murmure une onde/Qu'on ne voit pas" On mange du riz et c'est Ferré, "ceux-là quand ils auront leur content de rizotto, tu verras tes week-end au safran mon coco, salut beatnik. Beatnik fais-toi anar et puis va boire un coup, à la santé petit de ceux qu'ont trinqué en Espagne et partout"
Tiens à l'instant, j'entends dans la pièce d'à côté "c'est comme ça" et bien "c'est comme ça depuis que le monde tourne y'a rien à faire pour y changer, c'est comme ça depuis que le monde tourne et y vaut mieux pas y toucher". Une bouteille de vin rouge et je gueule "le rouge pour naître à Barcelone et le noir pour mourir à Paris"

J'ai appris à me contrôler. Parce que souvent ce sont des chansons qui me viennent à l'esprit. (C'est comme ça pour ceux qui n'ont pas trop de lettres - mais non ça n'a rien à voir avec le scrabble). Et comme je chante très très faux, je finissais par faire honte à mes proches. De plus j'étais capable de le faire devant des inconnus, qui, sans doute, pensaient que je ramenais ma science. Je n'étais pas sérieux et pourtant n'avais plus dix-sept ans depuis longtemps. Moi, ça me distrayait, c'est tout. Mais avec le temps, va.
Je me souviens que les nombreux neveux et nièces, enfants, s'en amusaient beaucoup. "Tonton Claudio, va encore nous sortir une chanson !" ou plus souvent "Ah non, Tonton, s'il-te-plaît, pas une chanson !". J'étais devenu leur Assurancetourix.
Donc, je me contrôle. (Je sens que déjà je vous lasse... et j'ai lu tous les livres). Je m'arrête.

Comment ça Ouf !?
"rien n'est jamais acquis" "Écoute, écoute, dans le silence de la mer, il y a comme un balancement maudit qui vous met le cœur à l'heure" "il suffirait de presque rien" "et demain matin, petit garçon""Tu verras, tu verras, tout recommencera" "je chante pour passer le temps" "je chante pour vous, ne vous en déplaise" "c'est moi, c'est l'Italien" "Joseph, Ruth et Booz, le bon Samaritain" "et demain dès l'aube" "je te matadorerai avec mon appareil"...

Posté par Claudio Orlando à 00:01 - Commentaires […] - Permalien [#]