2014 vu de 2013

Vous avez aimé 2008 vu de 2007. Vous avez aimé 2009 vu de 2008. Vous avez aimé 2010 vu de 2009. Vous avez aimé 2011 vu de 2010. Vous avez aimé 2012 vu de 2011. Vous avez aimé 2013 vu de 2012. Aimerez-vous 2014 vu de 2013 ?

Imaginons : Nous sommes le 31 décembre 2014 et l'année a tenu ses promesses en rebondissements.

En France, le bon Monsieur Hollande a pris des rondeurs et applique toujours la méthode Coué. Tout va bien à l'Elysée. Le gouvernement a été remanié en avril, mais son chef ressemble comme deux gouttes d'eau à son prédécesseur. Du coup, Valls a refusé de rempiler et va fourbir ses armes à l'Extérieur. On ne change pas trop une équipe qui stagne. Tout va mal mais c'est du ressenti, alors tout va bien. Même la raclée des Municipales est considérée comme modérée puisqu'elle était annoncée. Question de langage et de point de vue. Ségolène ne trépigne plus, elle explose. Et c'est efficace. La harpie fait de la charpie de Solférino à Matignon en passant par la Hollande. Sarkozy a dû s'exiler quelques mois pour éviter de faire son come-back avant l'heure tant ses jambes fourmillaient. Ce n'est finalement qu'en septembre qu'il a décrété que les Français le réclamaient. Contrairement à tous les pronostics, il a fait un retour au Centre, ce qui a mis la pagaille au sein de l'Alternative, Borloo faisant allégeance et Bayrou, la gueule. Larrouturou a jeté l'éponge de la Nouvelle Donne depuis juillet et a fini par adhérer à La Joie Sérieuse, le nouveau Parti de la Gauche Libérale créé en avril suite au succès de la liste éponyme aux Municipales niçoises. D'autres personnalités l'ont suivi, Malek Boutih, Michel Rocard, Claude Allègre, une NKM défaite et DBM qui ne trouvait plus d'auberge accueillante depuis le fiasco de la Gauche niçoise en mars. Juppé a bien fait de se faire réélire à Bordeaux plutôt que se déclarer pour 2017. Les Européennes ont, comme prévu, consacré le FN, premier parti de France et les élites n'en sont pas revenues, contrairement au petit peuple qui, lui, sait ce qu'il fait. 

Ailleurs : La blague de l'année aura été la présidence de l'Europe confiée à la Grèce. L'Italie, qui prit la suite fut accueillie comme s'il s'agissait de l'Allemagne. L'Ukraine a remballé ses manifestants pro-européens et les jeux de Sotchi furent un succès pour la Russie. C'est la Russie qui le dit. Ariel Sharon dort toujours et Fidel Castro porte toujours le même survêtement. L'Algérie n'en finit pas de préparer le vrai printemps arabe, celui qui fera bouger la moitié de la planète. "Quand l'Algérie s'éveillera", bouquin d'anticipation paru à la rentrée de septembre est un énorme succès. Les Bleus ont pu regarder la finale de la Coupe du Monde, Brésil-Italie, à Clairefontaine, au chaud. Obama se chiraquise et c'est la fin d'un rêve. 

Dans ma ville, le nouveau maire, jumeau du précédent, a eu besoin de deux tours pour retrouver son fauteuil, contrairement à ce qui se dessinait un an plus tôt. Et ce n'est ni le fait de la Gauche, ni celui de l'extrême droite. Mais, celui de la liste ouverte menée par un dissident UMP, La Transversale, qui a vite compris qu'elle tirerait un avantage certain à s'associer avec La Joie Sérieuse, la liste créée par votre serviteur. Seulement, la stratégie était plutôt périlleuse. Aussi, il passa par des dissidents de Gauche pour harponner la liste montante et éthique, qui se transformera en fin d'année, en parti national. C'était le sursaut qui manquait à la France. Comble des malheurs du PS, la liste socialiste, même agrémentée de figures symboliques ne participe même pas au second tour. Et c'est au coude à coude que La Transversale coiffa le FN en seconde position. La triangulaire fut sans surprise, et dans le même ordre, mais le maire repartait pour un tour, plutôt affaibli. Les obsèques de la Gauche Niçoise eurent lieu juste avant les Européennes. On affréta quelques bus venus de Marseille et de Lille pour ne pas être trop ridicules devant les caméras de France 3 Côte d'Azur. De bunker, Biscarra devint mausolée. Désormais, les bus à impériale feront un détour pour visiter les ruines soccalistes et les roses fanées. Les beaux gosses montants de la politique niçoise, ont mis un pied dans la porte. Sages, ils s'acoquineront un temps, avant de s'affronter un jour.