Statiques et volubiles

Ils parlent pour parler, rêvent sans réaliser, causent de ce qu'il feraient si le gros lot les choisissait, vivent d'espérance et d'apparence, prennent leur temps sans comprendre que c'est le temps qui les prend, sont plus vaches que train et survolent sans voler, sans s'envoler. (Quand on survole, on est terre à terre. Quand on creuse, on s'élève)
Ils paraissent et paressent. Qu'ils essaient d'être et ils font semblant, sans voir que ça se voit.
Au lieu d'être ascenseur, ils rampent d'escalier. Au lieu d'être fusée, ils piochent et toujours mauvaise.
Ils bougent immobiles. Ils parolent en l'air. Ils forgent leurs grilles. L'inertie leur branche.
L'ambition lambine et la régression progresse. Masochiste attitude qui nourrit mal-être et mésestime. Accélération du malheur, suicide lent. Puisque je vaux peu, autant ne valoir rien.
Humour en berne et encéphalogramme bas, la vie fuite et s'écoule dans le caniveau. Mais, c'est la vie, dit la fatalité. Vie bulle de champagne plutôt que graine de montagne. Passif pas si fier, autant s'enfoncer. Trois guirlandes donneront le change, on fera croire qu'être, c'est montrer. Mais, dans paraître, il n'y a pas être.
Tristes attitudes qui n'existent que si on les relève. Aussi, le mercure a le trouillomètre à zéro, des fois qu'on s'aviserait de lui casser la gueule. Il peut, car on lui casse toujours la gueule.
Celui qui dit la vérité, premier ou dernier, sera écrabouillé.
Point mort fait poids mort pour mort-vivant. Choisissez ! L'important c'est de perdre et surtout de faire croire que l'on gagne.