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1 février 2014

obsédés par les mêmes choses

lettre cavanna 001

 

Litanies (François Cavanna) "Coups de sang" 1991 Belfond.

"Vous, les bonnes joues, les heureux, les forts, les pétant de santé, je vous emmerde.
Vous, les décidés, les décideurs, les jeunes loups, les fonceurs, les gagneurs, je vous emmerde.
Vous, les malins, les rusés, les prévoyants, les avisés, je vous emmerde.
Vous, les bons, les charitables, les braves types, les coeurs d'or, je vous emmerde.
Vous, les béats, les bons cons, les innocents, les dort-en-chiant, les victimes, les michetons, je vous emmerde.

Vous, les enfants, les tout-petits, les si gentils, les si mignons, les à-qui-tout-est-dû-parce-que-vous-êtes-l'avenir, je vous emmerde.
Vous, les curés, les ouailles, les qui croient en Dieu, les qui croient en Diable, les qui croient qu'ils sont plus et mieux qu'un chien, je vous emmerde.
Vous, les galonnés, les médaillés, les enképités, les héros, les rescapés, les qui-avez-des-droits-sur-nous, je vous emmerde.
Vous, les mémères, les chieuses, les trop grosses, les trop maigres, les juste bien comme il faut, je vous emmerde.
Vous les amoureuses, les bovarys, les insatiables, les baise-moi-et-bonsoir, les garde-moi-toujours, les si-tu-me-quittes-je te tue-je me tue, je vous emmerde.

Vous, les jeunes, Vous, les vieux, Vous, les riches puants, Vous, les pauvres puants, Vous, les entre-deux mais tout aussi puants, je vous emmerde, je vous emmerde, je vous emmerde !"

Vous qui... (votre serviteur 1982)

"Vous qui pleurez tous les trente-six du treizième mois. Vous qui votez pour ces polices qui font la loi. Vous qui vous fiez à la justice et à l'Etat. Vous qui n'aimez que des peaux lisses au coeur de bois.
C'est sans détours, sans cinéma, que je vous dis : je vous emmerde.
Vous qui vivez sans trop d'angoisses et sans délires. Vous qui cirez vos belles godasses en vrai vrai cuir. Vous qui payez pour vos palaces des gardiens sbires. Vous qui savez perdre la face sans en souffrir.

C'est sans détours, sans cinéma, que je vous dis : je vous emmerde.

Vous qui rêvez d'une promotion et d'un pouvoir. Vous qui parlez de pavillon et d'arrosoir. Vous qui sifflez comme des canons les filles de bar. Vous qui baisez comme de vrais cons vos belles passoires.
C'est sans détours, sans cinéma, que je vous dis : je vous emmerde.
Vous qui partez pour vos conquêtes la bite au coeur. Vous qui draguez les p'tites minettes dans l'ascenseur. Vous qui riez dès qu'un poète offre une fleur. Vous qui fuyez lorsque la fête perd ses couleurs.
C'est sans détours, sans cinéma, que je vous dis : je vous emmerde.
Vous qui foncez à mille à l'heure cheveux au vent. Vous qui roulez en pédaleur sans carburant. Vous qui dansez pendant des heures pour êt' dans l'vent. Vous qui avez "fait" l'Equateur, l'Afghanistan.
C'est sans détours, sans cinéma, que je vous dis : je vous emmerde.
Vous qui, frimeurs, imbus de vous, polluez l'espace. Vous qui, baveurs, suivez des sous, la moindre trace. Vous qui des heures, restez debout, devant la glace. Vous qui, de peur, dites de nous, qu'on vous les casse.
C'est sans détours, sans cinéma, que je vous dis : je vous emmerde."

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Commentaires
L
Un "nègre" pour deux ritals! Où va le monde?
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T
Je savais bien que tu étais en avance sur le temps, j'ignorais par contre que tu étais le nègre de Cavanna. Je suis pas peu fière de te connaître.
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