Marseille - Cassis a une âme
Dire que cette mythique course est une très belle course est d'une grande banalité. Je n'ai jamais entendu personne en dire du mal. Confirmés ou débutants, tout le monde en décèle l'âme. Car Marseille - Cassis a une âme.
Après une première expérience en 2011, se soldant par un médiocre 2h 08' 21", j'avais décidé de l'oublier, sauf si quelqu'un souhaitait la faire avec moi. Ce fut le cas cette année. Mon fils, fort d'une première expérience, très encourageante, de semi-marathon, entre Nice et Monaco, m'a fait repartir vers l'ascension du Col de la Gineste.
Et, avec quel bonheur !!!
Sacrée course ! Exigeante et festive, internationale et couleur locale, époustouflante et fraternelle. Elle a un parfum, du caractère, du populaire et de la noblesse, du pétillant et du coriace. Elle vous envoûte pour vous aider à vous aimer. Vous la méritez, elle le veut.
Dans le métro marseillais, ce 20 km a des allures de marathon ; la même ambiance connue lors de mes marathons dans les grandes villes. Des hordes de coureurs, joyeux ou concentrés effraient des passagers ultra-minoritaires dans des rames encore plus colorées que de nature. Ça commence bien.
A destination, on nous fait traverser le Stade Vélodrome fraîchement rénové, avant d'atteindre la ligne de départ. Excellente idée marketing. Même les non-fouteux s'esbaudissent. Puis, après une heure d'attente, assis sur le bitume, c'est le départ.
Sans surprise, les 10 premiers kilomètres sont difficiles et magnifiques. La vue de l'hélicoptère doit être fabuleuse pour les téléspectateurs. Nous, nous sommes les fourmis de ces lacets de petits points laborieux qui courent vers leur victoire. C'est l'ambiance Tour de France maintenant. Le rythme est sérieux et la joie palpable. Les Kenyans sont déjà loin, et la ligne d'arrivée l'est encore.
1h 02' 12" à mi-course, c'est très encourageant. J'en déduis que je serai sous les 2 heures. Alors, la descente et ses deux faux-plats seront bons camarades pour mon moral.
Au 16ème, je comprends que les 1h 50' sont à portée de foulées, alors, je me lance. L'arrivée sur le port de Cassis est magique et je termine en 1h 49' 39", soit 18' 42" de mieux que 3 ans auparavant. Ça relève du miracle pour un grognard de mon espèce.
Trois semaines plus tôt j'avais amélioré mon temps, sur semi-marathon à Antibes, de 3 minutes et je n'en revenais pas. Et là, sur 20 km, j'explose le chrono et le réel.
Serait-ce de bon augure pour mon 7ème Marathon des Alpes-Maritimes dans dix jours ?
Cette course est vraiment très, très belle. Et tant pis pour la banalité. Je ne dis plus que je ne m'y lancerai plus... même sans raisons extérieures.