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Singulier Pluriel
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19 janvier 2017

Hé toi le filant...

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Hé toi le filant t'es tu amandé de tes heures errées, erreurs passées ? A fuir ce devenir qui te colle aux trousses, tu tricotes un présent inutile et patauge sur un temps qui flaque de boue. C'est la peur qui te fait faire de grandes enjambées en l'air, pas le regard en arrière. C'est la peur de devoir soulever l'haltère sans entrainement. Responsable de ton irresponsabilité, tu cours pour voir le paysage défiler, croyant que les vaches ne voient pas ton entrain lâche. Mais ce n'est que le train qui file, pas toi.
Descends. Pose tes enclumes. Bouffe de la prairie. Demain n'est qu'un hier qui prend forme. Tu n'as le choix que du non-choix. Alors, choisis. Deviens spectateur de ton cheminement inconstant, empêche-le de te servir de moteur. Plonge dans l'herbe, roule dans le pré, goûte tes éraflures et tes genoux râpés.
Tu as déconné et fui ton gendarme. Tu cours encore et les képis grossissent. Ils t'ont investi. Tu es aveuglé par le projecteur de ton propre regard.

C'est simple. Avoue. D'un coup. D'un seul. Comme un couperet salvateur, la lame remontera le long de son support par attraction céleste. Avoue. D'un coup. D'un seul. Avoue que ta fuite était paresse, que ton non-choisir choisissait et que ton immobilisme prenait les jambes à son coup, douloureux lapsus, pour rester sur place, de Grève, à tourner en rond attendant qu'on te pousse pendant ta course folle sous l'échafaud impatient. Tu fais des ronds dont l'onde te fait écho dans la douleur à chaque battement d'un coeur essoufflé de bouger sans se mouvoir.
Comme l'oeil sans relâche poursuivait notre aïeul, tu n'en sortiras qu'en baissant la garde, qu'en expiant le passé, qu'en regardant le soleil en face. Il te rendra la vue des champs et des marguerites, des blés et des bergères, des comptines légères, des parfums de lavande et des enfants qui ne souffrent pas de tes écorchures.
Change de rail, ça fleure bon la Suisse, les alpages au soleil et les bains de cascades. Pose le fardeau de ferraille, de rouille et de perfidies, de fidélités inutiles et manipulatrices. Laisse aux autres le soin d'expier leur propre passé, sale. Tu n'es pas leur porteur même s'ils te croient leur portier.
Vis.

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