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17 juillet 2022

On se refait ou on ne se refait pas ?

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J'ai rempli mon frigo. Je m'entends. Je suis allé m'approvisionner à la librairie. J'ai du carburant pour quelques semaines. Maintenant, les livres sont là. Posés. Ils ont déjà leur utilité, car ils comblent ce vide, ce quasi mal-être qui survient lorsque l'étagère des livres à lire est vide. C'est aussi le cas lorsqu'un livre est terminé et que le suivant n'est pas entamé. Je me suis toujours moqué des gens qui stockent de la nourriture. J'ai assimilé cette propension à une peur de manquer incongrue dans nos modes de vie. Je me dis, qu'après tout, je ressens la même chose. C'est juste la nourriture qui est différente.

Je n'ai acheté que peu de livres sachant que je pars en vacances et que je vais piller la bibliothèque de mon fils quelques jours. A mon retour, ma pile me fera une partie de l'été. J'en ai profité pour acheter le Philosophie magazine du mois. Intéressant. J'y ai mis à l'épreuve quelques-unes de mes certitudes. Tant mieux. C'est le but de la recherche. Je vais en développer une ici :

J'ai toujours pensé qu'il ne fallait pas se cacher la réalité et, celle-ci étant souvent tragique, qu'il convenait de savoir en faire quelque chose de joyeux. C'est le concept que je développais, il y a quelques années, ici même et que je nommais La Joie sérieuse. Aussi, je dénigrais tous ceux qui fuyaient cette réalité en cherchant du plaisir immédiat et de l'amusement. Ce que je continue à faire tant je crois que la Joie est accessible par un travail approfondi et qu'elle vaut bien mieux qu'un plaisir éphémère qui vous renvoie sur la grève une fois l'adrénaline consommée. Aujourd'hui, Montaigne et Pascal m'ouvrent à la nuance : La diversion selon Montaigne n'est pas le divertissement selon Pascal. La première est une stratégie claire pour surmonter la tristesse, quand le second est un lâche détournement du regard pour ne pas voir la réalité en face (Philosophie magazine n°161). J'en étais resté au divertissement, à ce lâche détournement. Cette possibilité de diversion donne un peu d'air. On pourrait détourner l'attention, rechercher un ballon d'oxygène ou faire une parenthèse sans se confronter à la culpabilité. C'est assez inattendu comme conseil philosophique. Et bienvenu. On pose la charge. Et on continue à se regarder dans la glace. Mais gare à ne pas basculer vers un divertissement qui ne serait qu'illusion. Il n'est jamais trop tard pour tordre le cou à des idées bien ancrées.

Vais-je goûter mes quelques jours de villégiature plus légèrement ? M'accorder quelques diversions salutaires ? Rayonner, qui sait, pour élever mes kilos au-dessus des nuages ? Bon, je ne m'avance pas trop. Je ne suis pas sûr de tenir la distance. Je vais en rester là. J'ai l'autorisation, on verra ce que j'en ferai. Le retour à l'étude et à l'analyse, dos courbé sur la compréhension du monde et sa marche claudiquante risque fort de prendre le dessus. On se refait ou on ne se refait pas, telle est la question.

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