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24 août 2022

"J'ai pleuré sur le crépuscule qui tombe sur les pères"

09 mai 2007

J'ai terminé le livre la boule dans la gorge. Et cette phrase ! Qui m'a accompagné, hanté peut-être de la page 60 à la fin. Après la fin même. Ici encore.

"J'ai pleuré sur le crépuscule qui tombe sur les pères"

Cette phrase a appuyé sur un bouton intime qui a fait remonter à la surface le plus puissant des sentiments. Celui qui me relie à mon père, à mon fils et à mon petit-fils. Nous sommes un collier de perles que je ne sais dissocier et dès que je pense au lien affectif entre chacune des parties, les larmes ne sont pas loin. Pour des raisons d'amour, mais aussi pour des gâchis, des non-dits, des trop tard. Papa, c'est le mot de la langue française que je préfère. Avant même soleil, silence et joie qui suivent le classement. Papa. C'est mon père, c'est moi, c'est mon fils.

Hier, j'étais dans cette lecture et mon petit-fils m'appelle. Coïncidence. Il me chante la chanson de l'école pour la Fête des Pères. L'émotion digne, j'ai écouté, apprécié. Enjoué. Plus tard, j'ai repris mon livre. Il s'agit de "La nuit des Pères" de Gaëlle Josse. Sacrée Gaëlle Josse ! Dont j'achète les livres les yeux fermés. Toujours juste, humaine, fine et puissante. Cette fois, elle a fait mouche en plein centre du centre de mon centre. C'est ce que j'aime le plus en littérature : les rapports humains et surtout familiaux complexes, les blessures, les cicatrices, les révélations. Et ce moment, où enfin les discordes s'expliquent, se libèrent. On trouve dans chaque histoire un peu de la sienne et on se dit : Tiens il s'agit peut-être d'un chemin de compréhension d'un drame ou juste d'une interprétation d'un événement. Parfois, on reste des décennies sur un mot mal compris. Bref, j'aime cette écrivaine qui pousse à étaler ses souffrances sur la table, à la psychanalyse active.

J'ai toujours aimé les histoires de famille. Et pas dans le sens des problèmes de famille. Le cinéma en offre aussi beaucoup. Le cinéma latin en particulier. Alors, l'autre jour, lorsque l'une de mes soeurs m'a dit, comme une vérité connue de tous, que j'étais, dans la fratrie, celui qui était le moins Famille, j'ai bloqué. Persuadé que j'étais celui qui l'était le plus parmi nous cinq. Question de point de vue, dirons-nous pour passer à autre chose. N'empêche. C'est troublant. 

Alors offrez-moi des livres de conflits familiaux avec explication au pied du lit du mourant et je serai aux anges. J'en dévorerai les pages en pensant aux pères, la boule dans la gorge et le trouble émotionnel permanent. Je veux de la profondeur, du tragique, du lourd qui s'allège. Et pas par l'oubli. Par l'aveu. Par l'explication.

"J'ai pleuré sur le crépuscule qui tombe sur les pères"

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