Ils

Ils soufflent sur les l pour les monter au ciel et c'est du sang-soleil qui irrigue leur cœur.
Ils s'émeuvent de peu, quand les autres s'aigrissent, et voient de la beauté dans les pires horreurs.
Ils se couchent tôt le soir pour être vite à l'aube, s'allongent dans l'espoir de se lever plus grands.
Ils sortent dans leur tête tant il y fait printemps et sourient facilement car ça ne coûte rien.
Ils aiment sans le dire et quand ils osent le dire, c'est de l'amour divin.
Ils ont les mains calices et flambeau à la fois. Leurs bras en V transpercent les nuages. Leur vie toujours se dresse comme sexe désir.
Ils vont sur la pointe des pieds, souplesse à l'affût, quand d'autres sollicitent talons, lourds et passifs.
Ils s'élèvent et élèvent car ils ignorent tout le reste. Leurs aiguilles flottent au-delà des pendules. Leur temps ne compte plus, c'est le zénith à toute heure. Définitivement.
Plus ils courent, plus ils sautent. Plus ils sautent, plus ils volent.

Ils se voudraient sourciers de l'Autre, sourciers d'Être, et non révélateurs de faiblesse, comme on leur dit parfois.

Tant pis... ils soufflent sur le ciel pour lui donner des ailes et prennent le soleil pour un subordonné servile, aux ordres.