L'époque est motivante

Me retournant sur les mois passés, je vois de belles éclaircies sur le pessimisme ambiant. C'est une banalité de dire que les crises et dépressions alimentent la créativité, mais je le répète. C'est la généralisation qui trouble la vision. A l'image des fameux sondages qui nous informent du pessimisme et des inquiétudes des autres et de l'optimisme et du bonheur pour soi, on sent que chacun fourmille de mille idées derrière un voile factice et parfois entretenu. Au diable la sidérurgie et vive les start-up ! C'est un raccourci rude mais il s'agit bien de cela. Adaptons-nous et croyons-y, tout ira bien. Le monde change, changeons. 

La loi de l'adaptation associée à la loi de l'attraction font un malheur, c'est-à-dire du Bonheur. 

Alors bien sûr, on peut reparler des heures de la sur-information qui accentue un sentiment, des trains qui n'arrivent pas à l'heure et prennent toute la place et des difficultés à revoir ses codes et ses croyances. Mais le plus simple, reste de regarder autour de soi, plus près, de se demander si untel ou unetelle est, au bout du compte, une victime ou une chanceuse, un sacrifié ou un puits de potentiels, un passé ou un avenir.

D'aussi loin que je me souvienne, même enfant, j'ai toujours été plus à l'aise dans les situations désespérées. Quand la majorité commençait à perdre espoir, j'aimais et j'aime toujours relever le filet de lumière qui passe là, entre deux nuages bien chargés, le petit coin de ciel bleu que ne voient pas ceux qui regardent par terre. J'ai eu beau me raisonner pour éviter le ridicule de l'illuminé ou de l'inconscient, j'ai toujours pensé qu'un plafond s'écroulant le ferait à côté de moi, que les quelques survivants d'une apocalypse me compteraient parmi eux, que je ne pourrai pas être victime puisque je me crois secouriste. Aujourd'hui, je pourrais expliquer cette attitude avec moult arguments, des démonstrations sérieuses, mais enfant, comment enfant pouvais-je appliquer des techniques, comprendre des phénomènes, faire des rapports de cause à effet ? Je ne sais pas. Rien dans mes origines, mes parents, le vécu de ma famille ne me prédisposait à cela. La preuve, aucun de mes frères et soeurs, nombreux pourtant, n'est comme moi. Appelons cela une bonne étoile, alors. Cela ne dispense d'aucun effort et ne préserve d'aucune souffrance, mais c'est là et c'est bien.

Revenons à nos moutons. J'ai, parmi mes connaissances, quelques exemples de personnes qui ont osé ces derniers mois. Chacun à son niveau, chacun dans son domaine, mais bon sang que ça fait du bien ce réveil. Peut-être serai-je inspiré d'ici quelques jours pour leur tirer le portrait. Pour le moment, je veux seulement dire que leur courage me conforte dans mes convictions. Aucun d'eux n'est un impétieux, un trompe-la-mort ou un inconséquent. Bien au contraire. Leur audace est celle des réfléchis et des responsables. Leur prise de conscience a précédé leur prise en charge et promet une belle évolution. Leur humilité, même tardive pour certains, fait plaisir. Ils ont laissé les pétages de boulon, de durite, de plomb et de câble (puisque désormais on pète crescendo) à d'autres.

A suivre (peut-être)