Tribune libre à Sylvie : Aldo

Sylvie, fidèle lectrice de ce blog et des précédents, s'étonnait il y a peu, de trouver sous mon clavier de nombreux portraits de femmes (parfois sévères) et très rarement des portraits d'hommes. Aussi, je lui proposai de publier un portrait d'homme écrit par elle-même si l'envie lui venait. C'est fait. Je la remercie d'avoir accepter et de me faire confiance.

Cette proposition est valable pour tous, sur tous les sujets et sous toutes les formes. C'est facile, envoyez-moi votre "Tribune libre à..." par mail et je publie.

Aldo :

Aldo est un bel homme, brun, bien bâti, belle carrure et intelligence garantie.

Enfant passionné par les armes et les jeux de guerres ; adolescent, il afficha un poster d'Hitler dans sa chambre, après avoir écumé par une lecture frénétique tous les récits des conquêtes napoléonniennes.

Sitôt le bac en poche, il s'engagea dans l'Armée Française, para d'abord, puis les Forces Spéciales.

Djibouti, Nouméa, Sarajevo, et bien d'autres territoires où les troupes Françaises étaient chargées de faire régner l'ordre et la justice puis l'Afghanistan pour finir sa carrière. Parcourir ces superbes montagnes à la recherche de l'ennemi n°1, ce fut pour lui un réel bonheur.

A 20 ans, il avait épousé une jeune fille gaie, intelligente et très sensible qui le suivit au bout du monde malgré plusieurs déprimes.

Mais dès qu'il prit sa retraite (jeune encore car après toutes ces années de bons et loyaux services la retraite militaire arrive très vite) épuisée par toutes ces années de déménagements et d'abnégation, elle refusa de le suivre dans ses nouveaux projets de création d'entreprise.

Il faut dire qu'elle en avait encaissé... la cigarette, l'alcool, les femmes et le risque de le voir mourir à chaque départ en mission.

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Cet homme, c'est un mélange de plusieurs hommes qu'il m'a été donné de connaître dans mon entourage très proche.

Ces hommes n'ont jamais tort, ils n'ont jamais peur, ils méprisent les faibles, refusent de se remettre en question ou de s'excuser.

Ces hommes sont admirés de leurs concitoyens, idolâtrés des femmes, ils sont des "piliers", ils ne plient jamais, ne pleurent jamais. On peut "compter" sur eux. Ils sont toujours là quand on a besoin d'eux... ce sont les "sauveurs"... militaires, flics, pompiers ou autres. Ils ont toujours raison, leurs idées sont justes et les "autres" sont dans l'erreur s'ils ne pensent pas comme eux.

Il faut les servir quand ils rentrent à la maison après le travail. Le dîner doit être prêt et les enfants couchés. Il ne doit pas y avoir de poussière par terre ni de vaisselle sale dans l'évier. Un bon verre de whisky et un bon porno pendant que sa jolie femme est allée dormir.

Il s'occupera d'elle plus tard...

Comments

[Sylvie]

Oui, c'est très répandu dans un milieu de droite bien pensante et de traditions catholiques, vieille France.

Tous les militaires ne sont pas comme ça, heureusement. C'est une dérive de l'homme macho et orgueilleux qui se sent supérieur aux autres et surtout aux femmes supposées faibles et fragiles. Et non, ils ne changent pas en général. Ils s'adoucissent un peu en vieillissant mais restent sur leurs idées toutes faites et leurs principes établis, sûrs de leur bon droit. Ils voteront Front National jusqu'à leur mort...

[Claudio]

Je ne veux pas faire mon naïf, mais c'est si répandu que ça ce genre d'hommes ?

Si j'ai bien compris, on ne les changera pas. Donc, à un moment on ne les suit plus. Il faut juste beaucoup de temps pour comprendre.



J'aime bien "ils sont des "piliers", ils ne plient jamais"