Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Singulier Pluriel
Singulier Pluriel
Publicité
Singulier Pluriel
Derniers commentaires
Archives
25 février 2013

Les courses longues

21 février 2012 (3)

De la même manière qu'un marathon ce n'est plus vraiment de la course à pied, les sorties longues ne sont plus tout à fait des séances d'entrainement. Surtout en solitaire.

Fin de la septième semaine de préparation au marathon de Barcelone du 17 mars. Mon programme me dicte de courir 2 heures. La météo ne dit rien de bon. Mais, pas le choix, faut y aller ! La première demi-heure est glaciale, vent de face sur la Moyenne Corniche, les sommets enneigés sont cachés derrière des nuages très bas, le dimanche matin est morne, triste, désert. Pas un coureur à l'horizon. Pendant ces pensées, les pieds se relaient et le corps avance quand même. Sans plaisir, il avance et s'échauffe peu à peu.

La Corne d'Or de Villefranche me donne l'impression de changer de monde. La vue sur la mer fait se redresser les épaules et motive un peu les jambes. A l'approche du point de vue à touristes, au-dessus de la "plus belle baie du monde", le soleil se fraie un chemin sous les nuages au large de Saint-Jean Cap Ferrat. La presqu'île tient dans ma main. Je suis propriétaire. Propriétaire de l'endroit, un instant. Aussi, je m'arrête et j'applaudis. Le cadeau vaut bien ce remerciement. Un bonheur n'arrivant jamais seul, une très belle touriste russe, m'encourage d'un sourire discret et espiègle.

Descente vers Beaulieu, le ciel s'éclaircit peu à peu et les volets s'ouvrent. En pleine conscience de l'instant et tous sens à l'affût, j'enregistre  : La "Montée des mandarines" odorante, le "Papy, je t'aime" qui traverse un portail adressé à un grand et beau grand-père qui vient de descendre de sa voiture, le petit caillou que je prends pour une grenouille, la fresque d'une villa qui me dit de revenir la voir, la plaque d'immatriculation d'une BMW roulant à très vive allure, l'évolution du soleil sur le trait d'horizon. Je passe devant l'église de Beaulieu à 10h 30 et les cloches me saluent. Les touristes se font plus nombreux. Je fais ma pause à la plage de la Baie des Fourmis. La villa Kerylos me regarde. Au loin, Saint-Hospice me surveille. 1h 02. Plus que 58 minutes. Retour sur Nice par le bord de mer, dans un état second.

La drogue du jogger a pris le pouvoir, je ne contrôle plus rien. Je sais avoir écrit quatorze bouquins pendant ces deux heures. Ils ne verront jamais l'enseigne d'une imprimerie, mais ils sont écrits et personne ne pourra dire le contraire. J'ai créé cinq entreprises, deux fondations et inventé des systèmes devant révolutionner le monde. Ma plénitude cherchait des moyens de partager ce bien-être. Car à quoi servirait d'être heureux si on ne devait pas partager son bonheur. Même si ce n'est qu'en montrant que c'est possible. État second, celui qui nous envahit, mais pas malsain, pas du tout. Aucun effet secondaire et aucune séquelle. On s'est bougé, on a investi, ça rapporte. Aussi bête que cela.

Je n'ai pas fini de me répéter : Lève-toi et cours !


En relisant le texte il m'en rappellait un autre. J'ai cherché et, ô surprise, je me suis aperçu que j'avais déjà écrit le même ou presque, il y a 3 ans. Plutôt que d'être déçu de me répéter, je me dis que c'est la preuve que cet état de plénitude peut durer et se renouveler .

Publicité
Publicité
Commentaires
L
En regardant l’album il m'en rappelait un autre. J'ai cherché et, ô surprise, je me suis aperçu que j'avais déjà fait le même ou presque, il y a 3 ans.. Plutôt que d'être déçu de me répéter, je me dis que c'est la preuve que cet état de plénitude peut durer et se renouveler.<br /> <br /> Merci Claudio car avec l’âge parfois je doute !
Répondre
Publicité