Finalement...
Finalement... ils ne sont pas si nombreux.
Les grands discours fleurissent, s'enchaînent, se multiplient. Les belles intentions bombent le torse, s'exposent, investissent le devant de la scène. Les références aux icônes rassurent et comblent le vide. Les aphorismes adolescents réchauffent et font espérer.
Mais, finalement... ils ne sont pas si nombreux...
à partager leur dernier verre d'eau, à ne pas savoir compter ce qui coule de leur cruche, à s'auvergnat qui sans façons, à fendre leur manteau, à recevoir par le don qu'il font, à être nul en calcul et génie sans le savoir.
Mais finalement... ils ne sont pas si nombreux...
ceux qui n'ont pas une idée derrière la tête, ceux qui n'attendent pas le retour, ceux pour qui l'autre d'abord, ceux qui donnent quoi qu'il arrive, les sans rancune, les sans peur et les sans tactique.
Finalement... ils ne sont pas si nombreux quand le vernis s'écaille quand la façade s'effrite, quand le temps ravage, quand au pied du mur on juge le maçon.