Je reviendrai à Villerville

Mes vacances, cette année ont des parfums d'ouest.  Elles m'ont mené deux jours à  Villerville en Normandie.

C'est peu dire que je m'y suis senti bien. C'était au delà de cela.  Je me suis senti enveloppé par du coton. J'ai plané.  J'étais porté et en confiance. Je me suis laissé faire par les éléments.  Tout était ambiance pour reprendre un mot vague et qui peut contenir, à la fois, du rationnel et de l'irrationnel. 

Je me tournais vers les terres et je rencontrais Maupassant et ses paysages. Je me tournais vers la mer et je voyais Hugo et ses tourments. Je me fixais sur le village et je découvrais toutes les références au film "Un singe en hiver" qui fut tourné lá en 1962. C'est même un lieu de pèlerinage de cinéphiles. Tous les coins de rue nous rappellent l'événement. Belmondo, Gabin, Verneuil et Blondin ; ça en fait du beau monde entre Maupassant et Hugo !

L'amie qui nous a hébergés, en plus d'être très accueillante et d'être un guide parfait, a eu la bonne idée d'habiter à 50 mètres de la plage, tout près du Guettoir, petit promontoire d'où les femmes de pêcheurs guettaient le retour. C'est un endroit magique qui lui sert de salon, de terrasse et de lieu enchanteur pour lire ou prendre l'apéritif en contemplant la mer. Ainsi, elle peut prolonger sa maison de pêcheur jusqu'à l'horizon. 

J'ai profité au maximum du village pendant le peu où j'y ai séjourné.  Une balade dans les ruelles à faire des photos, et il y a de quoi faire, une baignade mémorable et la crêperie du coin, tout a été sublime. J'ai plané quelques heures. J'ai reconnu en direct ces moments rares de perfection, un alignement d'étoiles en plein jour, une excitation que l'on retient pour ne pas s'emballer.  Et tout cela dans le corps,  la tête ne faisant que suivre et alimenter d'analyse un ressenti qui n'a peut-être pas besoin de cela mais qui s'en trouve justifié.  L'écrivant,  je marque d'un sceau l'instant. 

Je reviendrai à  Villerville comme un air connu trotte dans ma tête.  Les voisines Deauville,  Trouville  et Honfleur ont d'autres parfums, plus m'as-tu-vu et plus touristiques. Ici, c'est autre chose, on devient propriétaire temporaire avec les yeux. Si j'osais,  je parlerais de collectif-individuel pour exprimer le sentiment d'être chez soi tout en ne confisquant rien.

Je reviendrai à Villerville.