L'objectivité totale ou de Zlatan à Jean-François
Le souci d'une objectivité totale nous pousse parfois à faire des constats très étonnants.
Se faire l'avocat du diable de ses propres ressentis aide à une ouverture d'esprit plus authentique, plus réelle. Aussi, prendre, en permanence, le contre-pied de soi-même (et aussi des pensées-mode) permet de mieux redresser sa colonne et mieux se regarder dans le miroir. Cela agace forcément les autres qui ne prennent pas la peine de ces efforts et de cette vigilance, qui leur semblent, au mieux tordus, au pire masochistes. Peu importe, l'objectivité totale va de soi lorsqu'on défend la vérité.
Cependant, cette exigence nous réserve de bien belles surprises. Jugez plutôt !
Partis d'une aversion quasi-viscérale pour certains personnages, on finit par s'incliner face à leur efficacité et leur assurance. Citons, pour coller à l'actualité mais il y en a bien d'autres, Messieurs Ibrahimovic et Copé. A priori antipathiques si on s'arrête à une impression, ils forcent le respect lorsqu'on se détache de nos propres critères de jugement. Comment ne pas saluer le génie de l'un malgré son égocentrisme ou l'intelligence de l'autre malgré sa suffisance ? Leurs qualités deviennent des faits indéniables et le reste n'est que sentiment. Si nous sommes honnêtes, nous nous devons de l'admettre.
Nous avons une tendance à nous donner le beau rôle et la vie facile en préférant les Poulidor et les pots de terre. Et lorsque les gagnants, les champions sont modestes, nous chantons leurs louanges en troupeau ; facile d'admirer Merckx ou Mère Teresa, confortable d'aimer Mimoun ou Mandela. Beaucoup plus difficile d'aduler Zlatan ou Jean-François... surtout en public.