Méfions-nous des formulations
Il nous faut être vigilants avec les mots. Tenir compte de l'interprétation possible de celui qui entendra ou lira. A l'oral, on pourra toujours reformuler, expliquer, ajuster. Mais, à l'écrit, surtout s'il n'y a pas d'échange, cela peut être très dangereux.
"Ecoutez vos émotions !" On veut dire par là, qu'il nous faut "Être à l'écoute de nos émotions". Ce qui n'est, malheureusement, pas ce que beaucoup comprennent.
Ecouter ses émotions et leur obéir comme si elles disaient, dictaient, la vérité, peut s'avérer, dans certains cas, dangereux. En revanche, être à l'écoute de ses émotions, c'est tenir compte d'un ressenti, c'est une alerte qui doit nous permettre de chercher du sens à ce ressenti ; plus tard le travailler, l'analyser et, éventuellement, envisager de remettre en question le ressenti plutôt que l'évènement l'ayant déclenché.
Ecouter ses besoins : on a vite fait de confondre ses envies et ses réels besoins lorsqu'on nous invite à répondre à nos besoins. Il convient bien sûr de faire le tri. L'un des plus répandu et le plus admis est le besoin de sécurité. On oublie de dire qu'il s'agit plutôt d'un besoin de sentiment de sécurité.
La liste est longue. Des "s'occuper de soi" qui peut être un appel à l'égocentrisme, "se faire du bien" à la recherche primaire de plaisir, le lâcher-prise à l'insouciance et le droit à la paresse un passeport pour l'inertie...
En conclusion, les titres seuls, les aphorismes réducteurs et les phrases-révélations ne peuvent se substituer à un échange personnalisé, une explication adaptée et à un travail approfondi.