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16 septembre 2013

Des billets avortés

Lorsque j'étais enfant on me disait qu'avec les restes les pâtissiers faisaient des puddings. J'adorais les puddings. Les couturières font des patchworks avec les chutes de tissus et les mères de famille du pain perdu.

Alors, je me suis dit qu'un blogueur pouvait bien faire un billet de morceaux de billets. Ils ont été commencés mais n'ont jamais bénéficié d'inspiration supplémentaire qui les aurait rendus dignes d'être publiés. Aussi, je vais les poser là, dans leur état, du copier-coller brut qui aggloméré fera l'affaire du jour :

1. Parapentiste depuis 25 ans, passionné, habité, jour et nuit, incollable sur les voiles, les vents et les sites, prêt à avaler des centaines de kilomètres pour un hypothétique vol, pas avare sur le matériel et les déplacements, il avait toutes les raisons d'être abasourdi par l'évènement.

Un matin sans prévenir l'envie s'est éteinte d'un coup d'un seul. L'adrénaline chuta brusquement et définitivement. De quoi se sentir trahi. 25 ans, c'est pas rien ! Pas une lubie, pas une passion passagère. La surprise tranchante fut néanmoins reçue sereinement. Retraité du parapente comme licencié sur le champ. Licencié de l'intérieur de lui-même. L'âge ? La peur ? La conscience ? La lassitude ? Il avait beau explorer, il ne trouvait pas la raison de ce désamour soudain. Aux questions sans réponse précise, on en donne un chapelet de petites et on dit "c'est un peu tout ça". Trop de réponses, pas de réponse. Et on passe à autre chose. Pas bête. C'est que le problème n'en est pas vraiment un. Tant mieux. Acceptons.

Qu'on se lasse d'une danseuse...


2. C'est un bonheur d'habiter une ville où les yeux ne s'ennuient pas. Toujours en mouvement. Les orthoptistes font faillite car les exercices sont permanents.

Tout est beau et les yeux gourmands ont le ventre élastique. Des belles robes aux longues jambes, des sourires larges comme plage au ciel bleu comme mer, jusqu'à ...


3. Est-il préférable qu'on se moque de nous sans nous le dire ou en nous le disant ?

Il fut un temps où la manipulation, le vice, l'astuce opéraient en cachette. C'est fini. Ou plutôt on emballe différemment. C'est-à-dire qu'on nous la joue franc-jeu, transparence et cartes sur table. Pour le même résultat bien sûr.

Puisque nous sommes si informés, puisque nous sommes si matures, nous ne sommes plus dupes, alors on va, tel un judoka, se servir de nos nouvelles compétences pour faire passer la pilule. Un greenwashing de toutes les couleurs, si je puis dire.

symbole / une invitation au rêve, à la détente / donner un signe / donner le sentiment de / ...


4. Cette année-là était très spéciale car le 11 septembre tombait un vendredi 13. Rares étaient les esprits éveillés qui voulaient bien le croire. Ceux qui l'affirmaient passaient pour des imbéciles et on leur expliquait qu'en toute logique un 11 ne pouvait pas tomber un 13. Mais les poètes du jour ne s'en laissaient pas conter, ils savaient et n'en démordaient pas. Confortés par l'absurdité qui régnait sur le calendrier, il leur était facile de nommer quelques dates des plus rocambolesques. 

Tout était convention, pas logique. Un arracheur de dents plus doué que d'autres avait dans le passé décidé pour tout le monde et les publicitaires qui suivirent profitèrent de l'aubaine. On fait bien des fêtes pour des mères, des grands-mères et des secrétaires, des journées pour des maladies et des femmes, des foires commerciales pour rien, n'est-ce-pas Monsieur Valentin ? Alors pourquoi le 11 septembre ne tomberait-il pas un 13. A chacun sa logique. 

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Commentaires
D
Mes préférés : le premier et le dernier.
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D
Très sympa. Tant qu'à faire, en titre, j'aurais opté pour un "des miettes dorées" ou "Pépites retrouvées", ou "Richesses du grenier", ça donnerait plus justement envie d'aller farfouiller dans ce joli florilège !
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