Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Singulier Pluriel
Singulier Pluriel
Publicité
Singulier Pluriel
Derniers commentaires
Archives
16 octobre 2013

Nostalgiantalgique

28 décembre 2012 (37)

Nul besoin d'avoir fait des études pour affirmer que les périodes de crise sont plus propices à nous renvoyer vers la nostalgie, le passé, le connu. Chacun peut le constater et le comprendre. Il arrive même que d'éminents experts nous le rappellent et décortiquent nos comportements liés à la peur. Peur du lendemain, manque de perspectives, peur de manquer, repli sur soi et retour à des valeurs plus maîtrisables.
Jusqu'ici, j'ai enfilé des lapalissades, mais il me fallait bien camper le sujet.

En grattant un peu plus, on découvrira que le commerce a bien étudié l'époque et nous propose de "soigner" nos peurs en comblant nos vides. On achètera un peu plus de terroir et d'authentique en écoutant les tubes des années 70 pendant qu'on cherchera nos photos de classe sur Copains d'avant et les camarades du CP sur Facebook. Bref, on est anesthésié. Les programmes télé nous font saliver avec les recettes de nos grands-mères re-masterisées pour faire cool et nous parlent de "nirvana gustatif" ou "claque culinaire", (ça doit être une tarte à la crème) sans oublier de nous rouler dans la farine en nous expliquant qu'ils ne cuisinent pas, mais qu'ils nous "racontent une histoire" ; ils ont presque raison, car ce sont DES histoires qu'ils nous racontent en effet pour mieux nous endormir.
Je viens d'allonger un peu mon collier de lapallissades ? J'en conviens.

A ce stade, si vous comptiez faire la Révolution ou monter une start-up, va falloir trouver un bon café pour vous réveiller.
Mais ce n'est pas fini. Comme chacun sait, l'espoir et le rêve sont des névroses dont certains ne guérissent pas. Parce que, quand même, ça aide à tenir et puis on ne sait jamais. C'est comme la religion. L'espoir de lendemains qui viendraient nous chanter à l'oreille ou dans le poste et le rêve qu'on pourrait nous proposer des tickets restaurants comme avantage en nature, occuperont bien notre quotidien entre deux tirages de Loto ou une virée au PMU. (J'ai vu ça en ville, il existe des boutiques dédiées ; PMU City, ça s'appelle ! Bluffé j'étais. Comme Carrefour City, avec du vent et du rêve dans le caddie)
Reste le discours politique censé vous remonter le moral. C'est le pire. La conviction de celui qui ânonne est telle que lui-même se demande si on lui a refilé la bonne feuille. Je "lapallisse" encore ? Oui, je le crains.

Mais alors, si je "lapallisse", c'est bon signe, c'est que tout le monde sait déjà tout cela. Comment se fait-il alors que cela continue ? Informé d'un méfait, je m'en préserve aussitôt et comme chacun le sait, la vigilance est sagesse quand la passivité est vice. J'ai plaisir souvent à prendre le contre-pied, pas par provocation ou esprit de contradiction, mais pour prouver que tout n'est que représentation et que par le haut il convient de sortir à condition d'être convaincu qu'une lucarne existe. Le contre-pied est ouverture d'esprit et jamais opposition. Dites-moi que nous coulons et j'apprenderai à nager à moi et à mes compagnons. Dites-moi que je suis mort et je respirerai plus fort. Ayons l'esprit critique et l'ambition féroce. Déjouons les oracles fatalistes présentés comme inéluctables. Soyons sourds aux oiseaux de mauvaise augure et aux sirènes illusoires. Prenons les choses en mains, pas plus loin que nos bras. Chacun faisant le sien, nos pas joindront nos bras.

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité