Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Singulier Pluriel
Singulier Pluriel
Publicité
Singulier Pluriel
Derniers commentaires
Archives
2 novembre 2013

La balade niçoise

26 octobre 2013 (1)

A J- 8 du Marathon Nice-Cannes, ma préparation touche à sa fin. La dernière semaine, je ne courrai qu'1 heure et 20 minutes en 3 fois. Aussi, pour ma dernière sortie de 45 minutes, j'ai voulu inaugurer la nouvelle Promenade du Paillon en courant.

Il me fallait partir tôt si je ne voulais pas la voir trop envahie. Un jour férié, à 7 h du matin, les rues sont désertes. Et, j'ai même eu l'impression, traversant la Place Garibaldi, que je venais de descendre de l'hôtel dans une ville italienne où je serais allé passer un week-end. En touriste chez soi, y'a pas mieux ! Arrivé à l'entrée de la dite Promenade, les lourdes et immenses grilles étaient en partie ouvertes. Quelques balayeurs s'affairaient, encore que je ne suis pas sûr que le verbe soit bien choisi, et quelques ouvriers bretons, si l'on en croit la publicité sur leur véhicule, se disputaient le privilège d'offrir un café aux autres. Ambiance des lève-tôt dans les villes. L'une des plus belles ambiances qui soit, celle qui sent le croissant, les Dutronc et les rideaux de fer qui se remontent, celle qui fait qu'on se trouve complice du commerçant, encore en civil, et pas du chaland, encore dans son lit. 

A une centaine de mètres, j'aperçois trois motos de la Police Municipale. Tiens, on n'a droit à rien dans ce jardin, mais les motos semblent autorisées. Avant de les rejoindre, je croise ce peintre, que les promeneurs Niçois ont l'habitude de voir au bord de mer. Il peint des paysages sur de très grandes toiles. Grand gaillard avec un chapeau plus noir que lui, il a toujours son petit succès auprès des touristes, mais reste imperturbable dans son travail. Sans doute, a-t-il vu dans ce jardin, un nouveau lieu propice à l'inspiration. Il aurait raison, car il y a de quoi faire. Je comprends qu'il vient de se faire refouler par les gardes-champêtres urbains motorisés. Je lui fais un petit clin d'oeil complice. Il me répond par un large sourire éblouissant que même les grilles monumentales que je viens de passer ne sont pas aussi larges. On s'est compris. Il va retourner sur la Prom', celle de la mer. A mon passage devant "l'équipée sauvage", le chef de bande annonce dans sa radio, à la manière des "Inconnus" : "l'artiste-peintre quitte les lieux", et je l'écris sans l'accent local si prononcé qu'on jugerait qu'il s'agit d'une volonté d'intégration d'un néo-azuréen fraîchement muté d'une région nordiste. En tous cas, le réseau est démantelé. Beau travail de bon matin !

Le reste de la traversée est tranquille et serein. Quelques joggers ont eu la même idée que moi. Les joggeuses dorment sans doute. L'arrivée sur la mer a le charme de la nouveauté. Une lumière inconnue de ce point de vue, à cette heure, rend joyeux, heureux d'avoir bousculé les habitudes. Les coureurs du bord de mer ont une autre allure quand le regard est perpendiculaire.

La traversée de la Promenade du Paillon aura duré moins de dix minutes, mais, c'est fait, mes pieds ont tatoué l'endroit et mes mains enregistré mes sensations.

Publicité
Publicité
Commentaires
C
Claudio, il y a donc une promenade sur le Paillon à présent !<br /> <br /> Il me faut aller voir, tel un touriste et voir du monde.
Répondre
Publicité