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Singulier Pluriel
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28 décembre 2016

Bescherelle me poursuit dans mon sommeil

DSC00649Je suis plutôt un amoureux des verbes du 2ème groupe. Je ne sais s'il est des confréries qui se classent, se réunissent ou festoient à la gloire de leur groupe de conjugaison, mais il me plairait, non pas de me liguer (Quelle horreur !) mais pour le moins de chercher une raison à ces préférences conjugales, pour oser un bon mot.
Poulidor de la grammaire, cette deuxième position m'est apparue, comme ça, en pleine nuit : j'étais des amateurs des verbes du 2ème groupe et plus d'un demi-siècle m'avait tu l'information. Qu'importe, je le sais, je le suis et je m'en vais  le clamer haut et fort.
Le Pourquoi je le suis, ne m'intéresse pas, même si l'idée de creuser les questions sans réponse a toujours été de mon goût.
La plupart des verbes en -ir me transportent. Moins primaires que les vulgaires et souvent doux verbes du 1er groupe aux -er légers, ils m'apparaissent plus ambitieux et moins partageables avec le commun des mortels. Certes, me direz-vous, mais préférer "haïr" à "aimer" vous disqualifie, Cher Ami, aux yeux des humbles et des humanistes. L'objection est recevable. Seulement voilà, "haïr" a cette particularité de ne point se conjuguer comme ses confrères de Ligue 2. Il "trema" souvent plutôt que "circonflexer" en équipier solidaire. Il joue un peu trop perso. Prétentieux, il préfère la couronne au chapeau, et, j'accepte volontiers de le poser sur le bord du chemin. Que d'autres le ramassent. J'en connais certains qui en font bon usage dans leur quotidien sans se troubler l'esprit avec mes circonvolutions grammaticales. Ils s'en servent comme une serpette trouvée dans une ornière sans se demander s'ils pourraient la transformer en plume caressante ou noble Laguiole qui ferait un si beau présent si le verbe aimer revenait à la rescousse éclairant le caniveau.
Mais je m'égare.
Le deuxième groupe, plus modeste se cache derrière le rideau, côté cour ou côté jardin, il observe les bateleurs plus extravertis jouer avec des -er faciles devant un public moins exigeant et complice. Le troisième lui, se triture les neurones, tel un savant fou qui se ferait des noeuds pour le seul plaisir de se faire des noeuds. On les lui dénouerait qu'il en serait marri et que l'unique objet de son désir pourrait le plonger dans une profonde dépression. Acceptons néanmoins de sauver de ses éprouvettes quelques verbe en -ir qui, particularités obligent, ont été contraints de jouer en "National" quand leurs bouts de chaussures les destinaient à une L2 plus digne que des projecteurs de L1 et plus humbles que les caves poussiéreuses du troisième groupe. Bref, rire, sourire et sentir pour ne prendre que ceux-là, mériteraient une promotion sans vote du jury.
J'admets néanmoins facilement qu'on puisse préférer le fade et le complexe au noble, si je me fais bien comprendre. Car nos esprits diffèrent et c'est tant mieux.... surtout pour moi.
Cette envolée matinale sur un sujet que les spécialistes auraient traité avec beaucoup plus de rigueur intellectuelle m'a comblé et je n'ai pas l'intention de traquer dans cet écrit une quelconque contradiction. Son écriture m'a ravi. C'est tout. D'autant que mon grenier cérébral a découvert, et compte bien le conserver, un verbe qui m'était jusqu'à ce jour totalement inconnu et qui, à la lecture de ce modeste billet pourrait m'être attribué par quelque lecteur taquin. Il aurait bien raison.
J'ai nommé "vioquir", pour vous servir.
Je vioquis certes, mais c'est toujours mieux que d'en finir dans le même groupe ou d'en mourir relégué au cabinet poussiéreux du savant fou déjà cité.

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Commentaires
L
Peut-être vas-tu en rire mais j'aime qu'en tu t'égares...
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