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Singulier Pluriel
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31 octobre 2022

C'est si simple

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La vie est parfois si simple, et on ne le voit pas. On passe des décennies à tenter des choses, expérimenter, échouer, se relancer. Et, un jour, on découvre la solution à plein de problèmes différents. Elle était là, à portée de main. Elle faisait même la belle pour qu'on la remarque, et on ne la voyait pas. On ne voulait pas la voir. Trop facile. On cherche parfois compliqué quand c'est enfantin.

Les psys de tout poil peuvent fermer boutique, j'ai découvert un thérapeute qui les vaut tous. Et je le cherchais depuis longtemps. Dans tous les sens, nous l'allons voir : j'ai déjà eu mon cadeau de Noël. Deux mois d'avance et deux mois de gagnés sur ses effets. Tant mieux. J'ai couru toute ma vie après un café à la maison et en France aussi bon que le café du bar en Italie. Parfois, je m'en approchais sur le goût, sur l'aspect, mais jamais sur ses effets. J'ai reçu, en cadeau anticipé, le Graal de la machine à café. Italienne, bien sûr. C'est un bonheur absolu. Je lance la dose et Sophia Loren coule en deux filets dans ma tasse. C'est toute l'Italie qui s'invite. Je n'ai plus aucun souci. La vie est belle. Et ça tient jusqu'au prochain café. Cette Delonghi a un pouvoir extraordinaire. Non seulement, elle me procure du plaisir, de l'extase que dis-je de la jouissance, mais elle m'éclaire sur ma vie, passée et à venir. J'exagère ? A peine. Elle sublime le rituel et la solennité de cet instant magique : un café ? Un caffè ? Ristretto per favore. Pour peu qu'on soit deux autour des tasses et l'air devient paradisiaque. Même ma cafetière italienne, la Moka, ne m'a jamais donné cela. Et je me retiens de ne pas dévoiler l'érotisme du moment pour ne pas laisser imaginer que ce breuvage m'a fait délirer. Mais Sophia Loren n'est pas innocente.

J'ai donc l'Italie qui est venue frapper à ma porte. Juste pour me rappeler que depuis ma naissance chez elle, je l'avais un peu délaissée. Par souci d'intégration dans mon pays d'accueil sans doute. Je ne développe pas, c'est si limpide. L'Italien est un Français de bonne humeur, dit-on. Voilà, nous savons pourquoi. Ce n'est pas le soleil comme nous le croyions, pas Michel-Ange, pas le Lambrusco. C'est le café. C'est désormais, chez moi, la seule explication valable. On me dit que des psys sévissent aussi en Italie. Je n'y crois pas. Un caffè e basta. Tutto a posto. C'est l'antidépresseur par excellence. Les volets s'ouvrent, le soleil entre. Et le bonheur inonde. Juste avec quelques centilitres et un peu de crème. Je m'en tiens à trois cafés par jour. C'est raisonnable. Ne risquons pas l'overdose de bonheur. 

Cette épiphanie pourrait donc être un signe pour me rappeler que je suis Italien au fond du corps quand ma tête se voulait Suisse. Reviens au pays. Tes gènes t'appellent. On dirait le retour de Gigi l'Amoroso. J'ai un souvenir de lecture assez vague. Je crois que c'était Cavanna dans Les Russkoffs qui disait, en substance, que les Russes étaient comme les Italiens, ils ne perdaient jamais espoir, toujours une petite lueur les guidait. Cela s'appelle la pulsion de vie. Alors, c'est intégré ou c'est le café ? Va savoir ! Je ne sais pas encore quoi en faire, mais force est de constater que ce cadeau a réveillé des choses. Une envie de reprendre la course à pied, et pourquoi pas courir, six ans après, une nouvelle fois Marseille-Cassis. Un fort besoin de retourner dans ma ville natale vérifier que ma place m'attend. Une acceptation de plus d'Italie dans ma vie. Et pourquoi pas refaire des enfants défiant toutes les lois de la nature. Il faudra que j'en parle à ma compagne.

Bref, l'investissement est rentable. Une machine à café, attention ITALIENNE, et tout est pour le mieux. Faudrait songer à se la faire rembourser par la Sécu.

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