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Singulier Pluriel
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26 octobre 2020

En retrait(e)

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On me dit d'écrire sur les attentats terroristes, la crise sanitaire et les élections américaines, sur l'actualité, et tous ces sujets qui nous bouleversent.

Outre que je tiens pour des raisons d'équilibre à ma mise en retrait du monde du mouvement, je n'aurais surtout rien à en dire. D'abord parce que ma position face à ces bouleversements ne serait pas originale, et exprimer l'évidence, fusse dans un blog confidentiel, ne sert à rien. Ensuite parce que d'autres plus qualifiés ou plus bavards nous abreuvent de leurs analyses à longueur de colonnes ou d'antennes et que c'est bien comme ça.

Ma retraite me va bien. Cette mise à distance que mon corps m'a soufflé me préserve. Je suis au mieux dans mon désengagement. Mon quotidien sans vagues n'a pas éteint mes réflexions et mes idées, il a juste reposé mon corps. Ma conscience est tranquille. On me le reproche parfois puisque je suis de ceux qui s'intéressent à la marche du monde. C'est encore le cas, et comment ! Mais j'y mets les pieds le moins possible, je n'y participe qu'au minimum. C'est un privilège que je goûte. Car je n'ai pas trouvé de place entre ceux qui vocifèrent, ceux qui s'indignent et ceux qui militent. Un observateur averti au chaud dans son confort. Oui voilà ce que je suis. J'avais pensé un temps avoir une retraite active. J'avais même trouvé l'activité qui me convenait, animer des ateliers philo pour les enfants. Et, comme souvent, dès que je l'ai fait une fois, je me suis ennuyé. Et la contrainte est vite devenue le mur qui m'a fait retourner dans ma grotte. C'est comme ça, je préserve ma santé loin du tumulte. Je marche, fais du vélo, visite mes livres ; je fais partie du monde qui tourne sans moi. Et je me rassure en pensant que le désengagement est un engagement pas trop populaire par les temps qui courent mais comme disait Brassens je suis celui qui reste à l'écart des partouzes.

Du fond de mon antre, je vois que ça tourne un peu moins rond autour. Disons-le tout net, je suis pessimiste. C'est une réflexion d'homme vieillissant, diront certains. Peut-être. En tous cas, à l'échelle de ma vie, je pense que nous avons mangé notre pain blanc. Les crises en cours et à venir sont plus structurelles qu'on ne l'imagine. Je parle d'écologie, de démographie, de politique. Mais je n'en dis pas plus, il ne faudrait pas que je m'engage au point de me contredire. Je suis donc un peu inquiet sans sombrer puisque le passé m'a montré que c'est souvent dans la tragédie que je trouve les forces pour rebondir, qu'au milieu du chaos je déniche les fleurs nouvelles.

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